Orientation des jeunes

Nous le savons l’impact de l’origine sociale sur les performances des élèves est plus fort en France que dans tous les pays de l’OCDE, et nous pouvons sans peine ajouter que l’impact de l’origine sociale sur l’orientation scolaire est également très important.

Les témoignages de parents ayant l’expérience de la grande pauvreté sont nombreux, c’est frappant comme tous racontent la même histoire, le même parcours à l’école. Et pourtant ces adultes ne présentent pas les déficiences, ni les troubles envisagés dans les textes pour les orienter, parfois dès le plus jeune âge, vers des filières spécialisées de notre système scolaire, des filières à part, voir vers des filières du handicap. Ces mêmes adultes travaillent avec des chercheurs, des syndicalistes, des professionnels pour confronter leurs pensées, leurs savoirs et ensembles comprendre ce qui dans notre système scolaire actuel ne permet pas à tous les enfants de développer leur intelligence à égalité dès le plus jeune âge. Ces orientations non choisies, parfois dès la fin de la maternelle, sont graves car elles diminuent ensuite considérablement les possibilités d’intégration dans le milieu professionnel et l’exercice d’une pleine citoyenneté.

Trop souvent encore, l’orientation non choisie casse durablement le jeune, et l’impact sur sa famille est énorme.

Laure et Albert je vous félicite pour ce travail, mais j’ai un grand regret : nous n’avons pas assez pris le temps pour discuter du fond de ce sujet en section. La mise en place de la plateforme nous a mobilisé au point de ne plus avoir de temps pour discuter en section. Trop dommage.

Je bute de ne pas retrouver dans cet Avis des préconisations qui montrent l’importance d’une scolarité commune de tous les enfants, une scolarité qui ne met pas à part certains jeunes parce qu’ils seraient plus lent, plus en difficulté.

L’orientation se joue dès le plus jeune âge et influence une vie toute entière, si certains ont les ressources après un CAP non choisi de s’engager dans une filière de leur choix ils sont très peu nombreux. Ce sont pour tous les autres que je m’inquiète et vraiment je trouve que l’on en parle trop peu dans cet Avis.

J’ai le sentiment que nous n’avons pas eu le temps de réfléchir ensemble à des préconisations pour que ces jeunes là puissent eux aussi vraiment choisir leur orientation.

C’est pour ces raisons que je m’abstiendrai.

A propos mariealeth

Présidente du Mouvement ATD Quart Monde France
Ce contenu a été publié dans Interventions au CESE. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *