Souvent elle passe son petit bout de nez à travers la porte et nous salut discrètement. Elle nous tend une bouteille de lait qu’on lui a donné au Resto du Cœur ou des fruits qu’elle a en trop.

Ces derniers temps, elle reste un peu plus avec nous. Elle dépose ses deux sacs puis va s’installer dans le canapé. Je lui demande si elle veut un café, bien souvent elle refuse, car elle a déjeuné dit-elle.

Ses jambes lui font mal et tout ce qu’elle veut, c’est se poser un moment, se reposer un peu avant de prendre la route. Parfois, il lui arrive de tomber de sommeil sur un livre qu’elle a pris dans la bibliothèque. Elle s’endort pas très longtemps mais avoue que cela lui fait du bien.

J’aime sa façon de se raconter, de nous révéler comment elle attend le soir dans un McDo jusqu’à la fermeture puis de se rendre dans un autre McDo qui lui, ouvre à l’aurore.

Là, elle attend l’heure d’ouverture des centres d’accueil ou restaurants solidaires pour le petit déjeuner. Malgré ses sacs, ses longues marches, les attentes pour déjeuner, dîner, prendre sa douche et faire soigner ses jambes bien malades, elle ne se plaint pas.

Vaillante, jours après jours, elle arpente les rues de Paris. Je n’ose lui demander où elle dort et comment elle fait pour tenir si longtemps car Martine c’est ainsi qu’elle se prénomme, a près de 70 ans et depuis que son mari est mort, elle n’a plus de toit….

Phuc