Comprendre les mécanismes de l’exclusion avec ceux qui la vivent

Voici la tribune publiée dans le quotidien La Croix du 5 mars 2013, que j’ai cosignée avec Bruno Lachnitt, directeur de la Mission régionale d’information sur l’exclusion Rhône-Alpes (MRIE), Olivier Noblecourt, adjoint au maire de Grenoble, chargé de l’action sociale et familiale, vice-président du CCAS de Grenoble, et Philippe Warin, directeur de recherche CNRS, de l’Odenore (Observatoire du non-recours aux services et aux droits).

Le droit au logement opposable (Dalo) permet à tout ménage privé d’un logement décent d’obtenir un relogement si sa demande est jugée recevable. Pourtant, 10 % des ménages ayant reçu une offre de relogement dans ce cadre la refusent. Aberrant ? Un million et demi de travailleurs pauvres ont droit à un complément social de l’ordre de 120 € en moyenne par mois (le « RSA activité »). Continuer la lecture

Faire reculer la stigmatisation sociale pour faire reculer le non-recours aux droits

Voici ma note pour le groupe de travail « Accès aux droits et services essentiels – minima sociaux » auquel j’ai participé dans le cadre de la préparation de la conférence nationale sur la lutte contre la pauvreté des 10 et 11 décembre 2012. Ce groupe s’est beaucoup préoccupé de la question du non recours aux droits. Je propose ici une analyse et une action contre le non recours.

Une cause du non recours : la stigmatisation sociale
Pour la faire reculer : prohiber la discrimination pour origine sociale
Bruno Tardieu ATD Quart Monde  30 octobre 2012

Le constat
Dans son discours au CNLE pour lancer les travaux de la conférence nationale pour la lutte contre la pauvreté le 20 septembre dernier, le Premier Ministre déclarait :
« Des discours de stigmatisation ont été parfois prononcés, associant les publics vulnérables à des assistés, ayant abandonné toute idée de s’en sortir, à des profiteurs parfois vivant sans effort au crochet de la société. »
Le Mouvement ATD Quart Monde a toujours promu la lutte contre la pauvreté par la promotion du droit de tous pour tous. Il fait aujourd’hui le constat que certains de ces droits sont entravés par l’augmentation de la stigmatisation des personnes en situation de pauvreté au cours de la dernière décennie. Cette stigmatisation entrave dangereusement les efforts des associations et des pouvoirs publics pour que les personnes en situation de grande pauvreté osent sortir de la honte et se considèrent comme des citoyens à part entière ayant des droits et des responsabilités. Continuer la lecture